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Parmi les cyprès droits et les pins symboliques,
Le temple éblouissant, sur le haut Palatin
Hérissé de piliers et d’aiguilles phalliques,
Le temple d’or, ouvrant ses portes métalliques,
Bâille comme une gueule à l’horizon lointain.

Un nuage d’encens et de chair consumée
S’échappe en tourbillons du porche lumineux.
Une fournaise au fond tord sa gerbe enflammée ;
Des lions inquiets rôdent dans la fumée
Et des serpents marbrés entrecroisent leurs nœuds.

L’été brûle ; le jour resplendit ; le ciel verse
Une poussière d’or sur les larges degrés ;
Et debout sous la chaude et rayonnante averse,
Deux cents prêtres, le front ceint de la mitre perse,
Attendent le grand Dieu qui vient des monts sacrés.