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Qu’un maître tout-puissant, l’homme, dédaigne et brave ;
Et que nos clairs esprits à jamais indomptés
Aux autels d’aucun Dieu n’immolent leurs fiertés.


THÉOPHANÈS.

Tu parles gravement, fils du vieil Epictète ;
Mais nos rudes chrétiens, nos martyrs dont la tête
À roulé sous le glaive aux pieds des proconsuls ;
Ceux qui, les yeux au ciel, sans peur et sans reculs,
Des lions affamés affrontaient les morsures,
Les vierges bénissant l’opprobre et les tortures,
Les enfants aux bûchers et les vieillards en croix,
Les grands triomphateurs des combats d’autrefois,
Phœbion, je salue en leurs âmes sublimes
Le plus splendide essor des vertus magnanimes.


PRAXILLA.

Et toi, divine sœur, dernière abeille, hélas !
Qui recueillit le miel sur les lauriers d’Hellas,
Prêtresse immaculée, auguste et pure hostie,
Temple vivant des Dieux, vénérable Hypatie,
Les Immortels passaient dans ton rêve étoile
Et c’est pour de vrais Dieux que ton sang a coulé.


HERMOGÉNÈS.

Vrais, car ils étaient beaux de la beauté des choses.
Embaumés dans la myrrhe ou couronnés de roses,
Vivant, ressuscitant, sombres ou