Page:Guerne - Les Siècles morts, III, 1897.djvu/220

Cette page n’a pas encore été corrigée

Va ! mon âme romaine en ma poitrine altière
Se réveille à ta vue et revit tout entière.
Je te hais, par l’horreur de nos champs dévastés,
Par la cendre épaissie où chantaient les cités,
Par les cadavres nus et cloués sur les portes,
Par les hommes sanglants et par les vierges mortes.
Par l’angoisse des jours et les Dieux profanés,
Je te hais, je te hais ! Pars !


EUTHARIK.

                                                Mes bras obstinés
T’enlacent.


HELLA.

                     Je te hais !


EUTHARIK.

                                             Je t’aime !


HELLA.

                                                                            Arrière, esclave !


EUTHARIK.

Ah ! tes lèvres, ô femme, ont répandu leur bave.
Le chien chassé se venge et mord. Prends garde ! Vois
Le glaive. Non ! le fer est pur. Horreur !