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Souriante, bravant le désastre et la haine,
Aphrodite planait sur son temple gisant
Et livrait pour mourir sa chair marmoréenne
A l’étreinte du feu subtil et caressant.

Mais soudain le vieillard bondit vers la statue,
Brise les flancs divins que l’homme avait chéris,
Arrache de l’autel la Déesse abattue
Et dans le gouffre ardent jette les noirs débris.

Et, debout, au sommet de la ruine atroce,
Comme un guerrier vainqueur sur un rempart détruit,
Le tragique pasteur plantant sa lourde crosse,
Bénit Paphos conquise et morte dans la nuit.