Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/92

Cette page n’a pas encore été corrigée


KALLIMAQUE.

Celui qui d’un astre aperçu
A calculé la fuite et l’heure,
Qui sait pourquoi l’éclipse effleure
Le Soleil d’un obscur tissu,
Celui qui dans les champs de l’ombre
Découvre, révèle et dénombre
Les flambeaux célestes du soir,
Et voit, dans une blancheur tendre,
L’amoureuse Phœbé descendre,
O Latmos ! sur le rocher noir :

Celui-là, Konon même, annonçant ma venue,
Dans les sphères du ciel brillant, m’a reconnue,
        Éparse chevelure en feu,
Moi dont la Reine veuve offrit les longues tresses,
Tant de fois dans ses nuits, aux jalouses Déesses,
        Inconsolables d’un tel vœu :

Alors que délaissant ta couche parfumée,
Ton Frère, ton Époux, loin de la bien-aimée
        Volait vers les périls sanglants,
Et que, des doux combats hyménéens meurtrie,
Reine, tu voyais fuir jusqu’aux monts d’Assyrie
        Le vainqueur de tes cha