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Sept astres apparus, montant sans dévier
Vers l’Ourse, le Lion, la Vierge et le Bouvier,
Du quadruple astérisme emplissent l’intervalle,
Et ruisselant des feux d’une splendeur rivale,
Déroulent au couchant, selon l’ordre éternel,
Leur chevelure d’or sur le manteau du Ciel.

O constellations antiques dont j’atteste
L’âme divine, éparse en la hauteur céleste,
Pâlissez ! Parmi vous quels Dieux ont suspendu
La tresse flavescente et le trésor perdu ?
Flamboyante Aphrodite, est-ce toi qui, jalouse,
Pares ce soir ton front du nimbe de l’Epouse,
Et de récents joyaux ornant les purs sommets,
Aux voûtes de l'éther le fixes pour jamais ? —

Triomphales clameurs ! retentissant vertige
D’un peuple émerveillé qu’effare, un grand prodige !
Du côté de la mer, là-bas, vers l’Occident,.
L’horizon sidéral d’un éclat ascendant,
Toujours plus vif, plus vaste et limpide, se dore.
L’ombre paraît blanchir d’une invisible aurore,
Et du fond de l’azur, lentement, par degrés,
Jaillissent à la fois sept astres ignorés
Dont une virginale et mouvante lumière
Dans la nuit constellée embrase la crinière.

De la rue où, dès l’aube, errait multiplié
Le cortège poudreux du triomphe oublié,