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Les religions diverses et les systèmes étrangers étant mieux connus, leurs points communs apparurent. La critique engendra le syncrétisme. Quelque innombrables que soient les formes des mythes et des doctrines, leur origine humaine est identique. Le fond même des idées religieuses et cosmogoniques est peu vaste : le soleil, grand principe générateur ; l’élément humide, principe fécondé ; la nuit et l’hiver, images de la mort ; le jour et le printemps, images de la vie et de la résurrection des choses. Leur succession régulière symbolise l’action de la nature. Cependant, quel qu’en soit le nom, des forces supérieures, émanées d’un Être invisible, régulateur du monde, ne président-elles pas à l’éternel mouvement ?

L’âme des hommes n’était plus assez jeune ni assez crédule pour se complaire encore aux fables dont les premiers poètes avaient charmé son enfance, ou pour s’émouvoir des mystères dont les sacerdoces t’avaient épouvantée. Toutes les Divinités qui peuplaient l’univers lui semblaient fragiles et comme transparentes. A travers elles, la raison soupçonnait un principe unique, dont elles n’étaient que des manifestations particulières. Tous les Dieux de toutes les races, d’abord reconnus comme frères, unirent bientôt leurs attributs et leurs légendes pour se fondre en un être encore vague et impersonnel, Daimôn plus philosophique que religieux, mais néanmoins actif et universel.

Cette conception de l’unité divine que l’Hellénisme s’efforçait défaire sienne, existait déjà mais sous une forme absolue et théocratique. Israël, armé de sa foi, défendu