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du nord,
Comme des chariots circulent les deux Ourses,
Hélice que les Grecs contemplent de leur bord,
Et Kynosure, utile aux gens de Phénicie.
Près d’elle, Engonasis qui travaille à genoux ;
Non loin le noir Dragon et la tête éclaircie
D'Ariadne mourante, au reflet triste et doux.
Vois sur le Scorpion briller le Serpentaire
Dont la Lune en son plein n’éteint pas la splendeur,
Et, près d’Arctophylax, la Vierge solitaire,
L’épi de flamme en main, charmer la profondeur.

Muses ! quels sont autour de la céleste sphère
Les cercles appuyés sur les quatre horizons,
Et les signes voisins dont l’éclat semble faire
Un cortège inégal aux changeantes saisons ?
Quelle divine main traça le cercle oblique
Du Zodiaque énorme où se meut le Soleil
Et suspendit alors dans l’orbe symbolique
Le Cancer flamboyant et le Lion vermeil ?
Quel Dieu, d’un pur manteau parant la Vierge austère,
Ouvrit les pinces d’or du Scorpion tordu,
D’un arc éblouissant arma le Sagittaire,
Et de cornes en feu la Chèvre au pied fendu ;
De l’humide Verseau gonfla les mornes sources,
Accoupla les Poissons qui font luire, en nageant
Dans un lac de cristal sillonné par leurs courses,
Sur leurs dos irisés des écailles d’argent ;
Du languissant Bélier tissa la toison pâle,
Et près du Taureau fier, roi des clairs animaux,