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Les essieux gémissants au but de la carrière :
Tels voici, comme il sied aux sages, aux vieillards,
Que les Maîtres, ouvrant les papyrus épars,
Gravement invoquaient les Muses favorables,
Et déliant soudain leurs lèvres vénérables,
Penseurs par Apollon de sucs divins nourris,
Distillaient tour à tour le miel de leurs écrits.


THÉOCRITE.

Commencez vos beaux chants, Muses, par Zeus lui-même ;
Finissez-les par Lui, Muses ! Mais célébrez
Par un inoubliable et lyrique poème
Ptolémée au front blanc ceint de cheveux dorés !

Car parmi ses vertus la louange incertaine,
Impuissante à choisir, s’inquiète en secret,
Ainsi qu’un bûcheron, sur la cime Idaienne,
Cherche le plus bel arbre au cœur de la forêt.

Quels ancêtres divins, couverts de quelle égide,
Ont engendré ce fils, dans l’Ouranos joyeux,
Et dans le Palais d’or construit pour le Lagide
Le trône qu’il partage avec ses grands aïeux ?

Ici, c’est Héraklès, et la, c’est Alexandre,
L’invincible Dompteur des Centaures cabrés
Et le Dieu triomphant dont le bras fit descendre
L’épouvante d’Arès sur les Perses mitrés.