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Dieux des vieilles cités, frères des Dieux hellènes,
Dieux des monts Phrygiens, Dieux des eaux, Dieux des plaines ;
Dieux aux noms inconnus, que les Rois étrangers
Ont priés vainement dans leurs anciens dangers !
Que la libation, faite selon les rites,
Abreuve encor l’orgueil des majestés proscrites
Et qu’un viril hommage, offert à vos autels,
Unisse votre gloire à mes Dieux paternels ! —

Telle, quand Zeus tonnant a calmé sa colère,
La flamme d’Hélios plus riante et plus claire
Resplendit de nouveau dans l’immobile azur,
Et d’un reflet plus doux charmant le ciel plus pur,
Fait tressaillir le sein de la terre amollie,
Telle aux pieds du Héros croît et se multiplie
La renaissante joie en des clameurs sans fin.
Les convives lassés, dont la soif et la faim
Hésitent au milieu des mets et des breuvages,
Laissent tomber la coupe et, pleins d’espoirs sauvages,
Regardent s’avancer vers les lits nuptiaux
Le cortège attendu des eunuques royaux,
Guidant vers chaque prince, invisible et soumise,
L’épouse asiatique à son amour promise.
Pâles sous les longs plis du voile immaculé,
Les vierges ont paru sur le seuil étoile.
Pour elles ont frémi la lyre et la sambuque.
Leurs cheveux, noirs ou blonds, déroulés sur la nuque,
D’un manteau frissonnant couvrent leurs jeunes seins ;