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Dore la terre immense et les flots et les îles
Et règle sur les monts, dans de calmes asiles,
Le chœur mélodieux des Muses aux beaux chants !
Tumultueux Ares, qui bondis dans les champs,
Dispersant au hasard les Kères implacables ;
Poséidon vénéré qui tords et romps les câbles
Et brises les vaisseaux sur les écueils marins,
Salut ! Salut à toi dont les pas souterrains
Conduisent dans Triades aux ombres diaphanes
La troupe gémissante et funèbre des Mânes !
Je te salue, ô toi que l’Oita rougissant
A vu lutter encor dans la flamme et le sang,
Invincible Héraklès ! Et toi, d’un vœu suprême
Je t’honore, ô divin, qui pour seul diadème
Portes le lierre sombre et le pampre enlacé ;
Toi qui, premier vainqueur, naguère as traversé
Le monde sans limite ouvert à ton cortège,
Dionysos ! Salut, Reines aux bras de neige,
Déesses qui siégez dans l’Ouranos heureux !
Et toi qui, de longs cris troublant les vallons creux,
Au milieu de tes chiens poursuis les cerfs timides !
Et toi surtout, Déesse aux prunelles splendides,
Aphrodite au beau sein, mère des voluptés,
Qui fais grandir Éros au fond des cœurs domptés
Et dans la vierge pâle, aux ivresses précoces,
Éveilles la langueur et le désir des noces !

Je vous salue aussi, Dieux barbares, Dieux grands,
Dont j’honorai le temple en mes combats errants ;