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uré.
Mesurez la cité dans ses triples parties ;
Posez la verge d’or sur les faces bâties ;
Mesurez la largeur, mesurez la longueur
De l’entrée à la place et des remparts au cœur :
Égalité ; carré de douze mille stades
D’une muraille à l’autre et du sol aux façades.

Douze portes autour, où sont gravés des noms
Sur les gonds, les linteaux, les seuils et les tenons,
S’ouvrent : trois au Midi, trois du côté que dore
La candide lueur de la naissante aurore,
Trois au Septentrion et trois à l’Occident.
Sur chacune est assis un Ange, la gardant ;
Et chacune, creusée en une perle unique,
Par un chemin pavé de rubis communique
Avec l’aire centrale et le divin Parvis.

Et dans la Ville d’or, à mes regards ravis,
Nul temple, nul autel fait de bronze ou de pierre,
Tels que les construit l’homme en leur forme grossière,
N’érigeait de portique, ou de luisant métal
N’ornait l’inclinaison d’un toit monumental.
Mais seuls, d’un culte pur enivrant la pensée
Sur leur gloire idéale obstinément fixée,
Le Seigneur tout-puissant et le Verbe immortel
Etaient le Temple même et l’infaillible Autel.

Anges, ne fermez pas les portes inutiles !
Un jour éblouissant jaillit des péristyles ;