Page:Guerne - Les Siècles morts, II, 1893.djvu/23

Cette page n’a pas encore été corrigée


Tu surgiras toujours dans l’ordre et l’harmonie
Sur le monde futur qui redira ton nom,
Telle que se dressait, éternelle et bénie,
L’image de Pallas sur le haut Parthénon ! —

Telles avec des pleurs parlent les Messagères.
Et toutes, dérobant sous le péplos de deuil
La jeune majesté de leurs formes légères,
De leurs pas fugitifs foulent déjà le seuil.

Emportant le laurier, le calame et la lyre,
Elles vont, elles vont, traînant sur le chemin
Leurs pieds roses et nus que la ronce déchire,
Calmes, les yeux pensifs et la main dans la main.

Et dans l’ombre, où parfois palpite encore et passe
Comme une lueur vague et blanche qui le suit,
Le groupe des Neufs Sœurs en décroissant s’efface
Dans le mystère antique et l’exil de la nuit.

Et soudain Philémon penchant sa tête inerte,
Devant l’horizon vide et la noirceur des cieux,
Vieillard abandonné dans sa maison déserte,
Mourut, sage et poète, en invoquant les Dieux.