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Quand l’antique serpent du mensonge a sifflé,
La malédiction lui répond par nos bouches ;
Et cuirassés de haine, ardents, pieux, farouches,
Sombres, nous surgissons sans pitié, sans effroi,
Devant le mur sacré qui doit ceindre la Loi.

Or le Galiléen a franchi la barrière.
La foule aux carrefours l’entourait ; par derrière
Des aveugles guéris, des femmes, des lépreux,
Des sourds baisaient le bas de son manteau poudreux,
Et jusqu’au saint Parvis la populace en fête,
Bénissant et chantant, suivait le vil prophète. —

Et Zadoq dit : — Tuez les nabis de Baal !
Plus haut l’homme est monté, plus l’abîme est fatal. —

Et Schimeön : — Celui de qui l’austère école
N’a point nourri l’esprit et réglé la parole
Ne sème que l’orgueil, l’imposture et le vent.

— Il disait : Méprisez le prêtre et le savant.

— Le sacrifice seul ne remet point la faute.

— Il est vain de prier dans le Temple à voix haute.

— Le Parouschite est comme un sépulcre blanchi.
Maudit soit-il !

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