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Et tu luiras, ô jour de fureur et d’effroi,
Pour le Pharisien, le lâche et l’hypocrite
Qui nourrit ses péchés à l’ombre de la Loi !

Et libre, en son orgueil, la nation proscrite
Sera comme un troupeau qui revient au bercail,
Dans Ierouschalaïm, splendide et reconstruite ;

Quand le Triomphateur, achevant son travail,
Chassant les Rois, broyant la race Iduméenne,
Surgira tout à coup comme un épouvantail,

Et brandissant le glaive inspiré de sa haine,
Dans la fange et le sang qu’ils souilleront tous deux
Dispersera les os du porc et de l’hyène ! —

Et les murs résonnaient du choc des mots hideux ;
Sages, prêtres, guerriers, tous frémissaient d’entendre
L’impitoyable voix qui s’enflait auprès d’eux.

Jamais lasse, jamais plus indulgente ou tendre,
Elle éclatait toujours comme un volcan grondant,
Crachant la flamme rouge et vomissant la cendre.

Le Tétrarque, penché sur le balustre ardent,
Sentait des pleurs de honte inonder son visage.
Et la Femme riait d’un sourire impudent.