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L’Archange au glaive ardent surgit à son appel ;
L’abomination pèse à la vieille terre ;
Le Vengeur qui descend plonge du haut du ciel.

Ah ! vous voilà ! C’est bien ! Salut, ô couple austère !
O très heureux amants ! Vipères ! Chiens vautrés
Dans le meurtre, l’oubli, l’inceste et l’adultère !

Flagellés, suppliants, vainement vous fuirez
La face du Seigneur en bouchant vos oreilles ;
Sa vengeance s’acharne à vos pas abhorrés.

Vos lits sont des brasiers ; vos chambres sont pareilles
A de noirs souterrains qu’empeste un vent mauvais ;
Vos cœurs sont lourds d’horreurs comme de grains les treilles.

Voici les temps. Le Saint m’a dit : — Marche ! — Je vais,
Et me voilà. Je suis le messager nocturne,
Le spectre courroucé debout à vos chevets ;

Celui qui met le fiel et le poison dans l’urne,
Qui souille de crachats vos festins et qui sert
Le banquet de la haine au couple taciturne.

Je suis la grande voix criant dans le désert :
Malheur ! Les jours sont mûrs et les instants sont proches
Où des signes luiront dans le ciel entr’ouvert !