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Sous le plafond doré des voûtes endormies,
Frémissant dans leurs os, sèches, claquant des dents,
Le nez rongé, l’œil creux, de luisantes momies
Arrachaient le réseau de leurs liens pendants.

Domptés et vacillants, Dieux, animaux, colosses,
Tombaient, et pêle-mêle, au fond d’obscurs ravins,
Les Anubis mordaient de leurs gueules féroces
Les croupes des lions et des monstres divins.

Et tous les Osiris, armés du sceptre courbe,
Les Ammon-Râ, les Ptah dans leur gaîne étouffant,
S’effondraient, bousculés comme une immense tourbe,
Et s’évanouissaient au geste de l’Enfant.

Mais Lui, resplendissant, d’un radieux visage
Illuminait la nuit et montrait le chemin,
La route triomphale, ouverte à son passage,
Vers Memphis et le Nil et l’Occident Romain.