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Le soleil luit, la mer est bleue et les galères,
Dans le calme Eunostos pliant leurs voiles claires,
Pointant comme des becs leurs éperons d’airain,
Semblent de grands oiseaux lassés qu’un flot marin
Pousse vers le rivage et berce côte à côte.
Au loin, sur le ciel pur, surgit la masse haute
Du Phare, plus brillant en s’allumant le soir
Que les astres divins dans le firmament noir.
Ici le Môle énorme, et là les blanches îles,
Antirhode et le Port Royal où, plus tranquilles,
Abrités du Notos, dorment les lourds vaisseaux,
Auprès des escaliers qui mirent dans les eaux
Les blocs marmoréens de leurs marches massives.