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BESANÇON.

fit exécuter, la ville agrandie se repeupla; mais ce progrès fut lent.

Hugues Ier mourut en 1067.

En 1076, l'empereur Henri IV fut reçu à Besançon avec une magnificence royale par le comte Guillaume, qui l'y retint pendant les fêtes de Noël, et le reconduisit jusqu'aux frontières des États voisins.

Dans les XIe siècle et XIIe siècle, si l'on en excepte la partie construite sur la montagne, séjour de l'archevêque, de ses officiers et de son chapitre, l'enceinte actuelle de Besançon était occupée par quatre ou cinq villages épars, avec leurs meix, leurs champs, leurs vergers, leurs vignes. Dans ces colonies rustiques, tout était construit sans ordre, suivant que le voisinage d'une église, d'une abbaye ou de la rivière, avait aggloméré les habitations. La plupart des maisons étaient bâties en bois, et quand on vendait une maison de pierres, on avait soin de déclarer dans l'acte cette circonstance, qui alors était remarquable.

Le mariage de Béatrix, fille de Renaud III, notre dernier comte de la race d'Otte-Guillaume, avec Frédéric Barberousse, replaça la ville sous l'autorité plus immédiate des empereurs. Frédéric vint à Besançon et y tint, en novembre 1157, cette cour plénière aussi célèbre par le grand nombre et l'éclat des seigneurs qui la composaient, que par la fameuse bulle que ce prince y reçut du pape Adrien IV, et qui fut le signal du schisme et de la guerre. En 1167, cet