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PASSAGE DE L’HOMME

Quand j’arrivai près de la Mère, je la trouvai comme endormie. Elle parlait d’une voix frêle et tendre, d’une voix de malade ou d’enfant, et ce qu’elle disait n’était pas clair. Il y avait des mots qu’on ne comprenait pas.

Nous passâmes là une dernière nuit. Je ne dormis pas. La Mère parlait dans son sommeil. Elle s’entretenait avec le Père : « Alors, mon ami, lui disait-elle, tu seras donc toujours aussi bon ? Est-ce que tu ne vois pas qu’on en abuse ? » L’instant d’après, elle faisait danser Claire sur ses genoux : « À cheval sur mon bidet… » ou elle chantait : « Quand le p’tit Jésus allait à l’école… »