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mes mémoires

« régionalisme ». Sujet que, dans le même numéro de la revue, ressaisit avec plus d’envergure l’abbé Georges Courchesne, qui signe alors — le premier à prendre ce pseudonyme — François Hertel. J’annonce encore, dans la même revue, ses enquêtes annuelles, enquêtes dont j’écris presque toujours l’un des articles. Pour les œuvres que j’essaie d’épauler, je note : « Notre hommage au Devoir » (IV : 28-33) ; le « Congrès de Chicoutimi » de l’ACJC (III : 394-400) ; une réclame pour la Revue trimestrielle, « une des plus intelligentes manifestations de notre vie intellectuelle » (II : 469-470) ; un compte rendu du livre du Père Papin Archambault, s.j., Le clergé et l’action sociale (Ibid. : 86-88) ; un autre de Pour la défense de nos lois françaises d’Antonio Perrault (III : 272-274), compte rendu dont j’extrais cette finale :

Voici que pour mieux combattre le régionalisme et s’en moquer à meilleur marché, quelques-uns n’en prétendent apercevoir que les manifestations folkloristes, quand il veut être toute notre vie littéraire, l’expression de notre personnalité intellectuelle. M. Antonio Perrault vient de démontrer qu’à propos de thèmes canadiens, l’on peut s’élever jusqu’aux plus hauts problèmes et manier les idées les plus largement humaines.

J’écris des préfaces : l’une pour les Silhouettes du Père Louis Lalande, s.j. ; une autre pour l’Hommage à Paul-Émile Lamarche, mort prématurément de la grippe espagnole, à la fin de la première Grande Guerre. Écrire des préfaces restera, hélas, l’une des corvées de ma vie, à ce point que j’en découvre parfois que je ne me rappelle plus avoir signées.

Pour L’Action française et autres œuvres, j’ai semé autant de conférences. C’est un genre fort à la mode à l’époque. Des auditoires existent nombreux, restés capables d’écouter. Je retrace une de ces conférences à Boston, le 30 octobre 1918, devant la Société historique franco-américaine. L’abbé Beaudé (Henri d’Arles) me présente à l’auditoire. J’y parle de la « Pureté de nos origines », un extrait sans doute de La Naissance d’une Race, alors en chantier. L’abbé Georges Courchesne, en séjour de repos aux États-Unis, a raconté, dans L’Action française (II : 510-519), cette « Soirée d’Action française à Boston ». Ai-je prononcé d’autres conférences en cette année 1918 ? Cette petite phrase de M. Héroux, dans ce même volume (II : 287), m’en donne la certitude :