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deuxième volume 1915-1920

Monument National de Montréal, le 31 janvier 1919, sous les auspices du Cercle catholique des Voyageurs de commerce. Le sujet et même le titre de cette conférence m’avaient été soufflés par M. Héroux. La conférence bénéficia largement de la vogue dont jouissait, en ce temps-là, le héros du Long-Sault. Les Voyageurs de commerce passaient aussi pour d’incomparables propagandistes. Je vois, par une petite note, dans L’Action française (V : 356), qu’en juin 1921, la brochure réimprimée « avec une couverture en deux couleurs » a atteint son dixième mille. J’y insistais fortement sur le devoir de l’élite. Et il me semblait que si Dollard revenait…, c’est en cette élite, et pour y servir nos causes sacrées que le jeune chef de 1660 irait prendre rang. Mon ami Perrault m’écrivait encore amicalement :

Si Dollard revenait, il irait vous entendre…

Entre-temps, et tout en menant de mon mieux mes recherches et travaux d’histoire, j’ai peine à mesurer la collaboration que parviennent à m’arracher L’Action française, l’ACJC, Le Devoir, et nos principales œuvres d’action nationale. Les corvées sont lourdes, mais la vie est ardente ; et nous avons tellement la conviction de vivre une époque de reprise, de ressaisie après quoi tout se portera mieux en notre Canada français. La jeunesse est avec nous ; elle réagit avec entrain, avec enthousiasme, ne laisse sans écho aucun de nos appels. C’est à L’Action française que je donne ma collaboration la plus assidue. Je ne compte plus les articles que j’y écris. Du reste, il semble que l’on soit au guet des anniversaires historiques pour me prier de les rappeler et d’en tirer les leçons appropriées à chacun. C’est ainsi que j’écris sur « Nos Zouaves », sur « Marguerite Bourgeoys », sur la « Grande Date » du 14 juin 1671 : articles qu’on retrouvera dans Notre maître, le passé. J’écris aussi des articles de doctrine ou de directive : « Notre doctrine » (V : 24-33) ; une mise au point à propos d’un projet de manuel unique d’histoire canadienne pour tout le Canada. Déjà ! (IV : 515-520) ; une autre mise au point (Ibid. : 465-467) à propos d’anglomanie scolaire. Je m’applique à définir l’attitude de L’Action française devant le problème intellectuel. En d’autres termes (Ibid. : 117-120), je reprends toute la question de notre approvisionnement intellectuel aux sources de France, et de la part qu’il convient d’apporter à ce que l’on appelle le