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mes mémoires

Vos conférences mettent plus que jamais en relief quelques-unes des plus belles pages de notre histoire politique. Tous ceux qui vous ont entendu souhaitent que vous ne vous arrêtiez pas là et j’espère que leur vœu sera exaucé une année prochaine.

L’abbé Camille Roy, regardé alors comme le prince de la critique au Canada français, m’écrit pour sa part (22 avril 1916) :

Permettez-moi de vous féliciter… très chaudement pour l’œuvre si opportune et si solide que vous avez faite cet hiver à l’Université. Le vif succès de vos conférences orales et écrites vous a déjà récompensé un peu, j’en suis sûr, du travail si opiniâtre que vous vous êtes imposé.

Enfin, l’évêque auxiliaire de Montréal, Mgr Georges Gauthier, après lecture des cinq brochurettes, m’adresse ce chaleureux compliment :

Je suis allé d’une conférence à l’autre avec une satisfaction très profonde. Laissez-moi vous dire un cordial merci. Laissez-moi aussi vous féliciter chaleureusement. Aux heures sombres que nous traversons vous nous rendez un service de premier ordre en nous remettant sous les yeux la résistance si intelligente et si héroïque de nos pères. Vous nous donnez surtout des motifs d’espérer. Et Dieu sait si nous en avons besoin.

Débuts à L’Action française

Il eût fallu me laisser à l’histoire. Mes amis vont s’appliquer de leur mieux à me tirer hors de ma voie, assurés sans doute de trouver de trop complaisantes complicités en cette doublure d’homme d’action que, même historien, j’ai continué de porter en moi-même. Ce sont d’abord les sociétés d’action nationale qui viennent solliciter ma collaboration : en tête desquelles la Ligue des droits du français. En janvier 1917, la Ligue commence la publication d’une petite revue : L’Action française, destinée à un certain avenir et qui va prendre, en ma vie, quelle large place ! La revue s’est donné l’allure d’une revue d’avant-garde, de combat. Elle n’a rien de commun avec l’œuvre et le journal de Charles Maurras en France. Elle n’en emprunte que le nom. Mais elle sera vraiment d’action française, tournée exclusivement vers les