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XXI

LA PORTE S’ENTREBÂILLE

Au collège, il fallait s’y attendre, la situation ne change nullement. Le « gouvernement de la queue » continue d’avoir l’oreille de l’évêque. Et l’on assiste au même travail de sape. Pourtant, cette année-là même, la Providence prépare pour moi la solution tant cherchée. Sans nullement me douter des conséquences, je pose un acte qui me mènera à cet aboutissement.

Henri Bourassa et l’histoire du Canada

Dans la Revue d’histoire de l’Amérique française, volume VI : 430-439, j’ai raconté la part prise par Henri Bourassa à la fondation de la chaire d’Histoire du Canada, à l’Université de Montréal. Voici ce qui s’est passé. Le premier septembre 1913, lord Haldane, lord-chancelier d’Angleterre, prononce, devant le Barreau canadien, un discours qui, à la faveur d’une propagande bien orchestrée, obtient au Canada, en Angleterre et même dans la presse américaine, un large retentissement. Le chancelier a développé cette thèse pourtant assez simple, sinon même banale, qu’aucun homme de loi « en pays britannique surtout, ne possède les éléments de la science légale, s’il ne connaît à fond, non seulement l’histoire du droit proprement dit, mais l’histoire du peuple pour qui les lois sont faites ». Dans Le Devoir du 3 septembre suivant, Henri Bourassa prend occasion de ce dis-