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XVII

RETOUR AU PAYS

Enfin, je puis, à mon tour, prendre le train de Paris et y rejoindre mes camarades de Fribourg. Un peu boiteux, je ne me prive pourtant point de mettre à profit ce qui me reste de jours en la vieille Europe. Comme un affamé qui verrait venir la disette, j’entreprends de courir conférences, cours, spectacles, visites de musées et de monuments, tout ce qui peut m’offrir un brin de culture.

Scènes de France

Un jour, avec mes deux compagnons et M. C.-J. Magnan, alors en voyage d’études, nous nous rendons à Orléans. La jeunesse catholique de France y tient son congrès national. Aubaine à ne pas manquer. La France catholique est alors pour nous, catholiques du Canada français, la grande maîtresse. Ses mouvements de jeunesse ont particulièrement inspiré les nôtres. À Orléans, je fais provision de tout ce que je vois et entends. Une fois de plus le jeune catholique du vieux pays, vrai confesseur de la foi dans un milieu hostile, m’édifie, m’émeut par son cran, le panache d’héroïsme que, si simplement pourtant, il met dans ses déclarations et ce qui vaut mieux, dans ses actes, dans le témoi-