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premier volume 1878-1915

et de s’enfouir dans les thèses et les notes de cours. J’eus beaucoup de peine à m’acclimater à l’air romain ; j’éprouvai quelques périodes de fatigue. Quand même, à la fin de ma deuxième année, je risquai le double examen. Il fallait alors revenir d’Europe avec un parchemin ou l’on passait pour un parfait raté. Je devais, du reste, cette attestation aux charitables confrères qui m’avaient rendu possible ce voyage d’études. Je me souviens que l’épreuve fut assez dure, plutôt pénible. Je me sentis ausculté, fouillé dans tous les recoins, pétri, repétri comme une farine mal délayée, par trois moines, acrobates du syllogisme. Cela dura deux heures et demie. Arrivé en retard au Collège canadien, pendant le dîner, je pus quand même, selon la coutume, aller glisser dans l’oreille du Supérieur, la formule sacramentelle : Passato. Ce qui nous valait un applaudissement des confrères.