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ou les soldats. Les monitions du pasteur devaient monter facilement à la grande véhémence, à une époque où la menace des plus terribles châtiments pouvait être agitée au-dessus de la tête des coupables. C’est encore le temps des pénitences publiques courageusement données et courageusement acceptées.[1] Une femme de Lorette a été excommuniée pour quelque scandale ; repentie elle vient demander sa punition. Sur l’ordre de l’évêque elle se tiendra à la porte de l’église avec un cierge allumé à la main pendant toute la messe ; en son nom le curé demandera pardon de la faute commise, à Dieu, à l’Église et à tous les assistants. La repentie devra assister tous les dimanches à la messe et aux vêpres, en dedans de l’église, mais à la porte, depuis le 15 novembre jusqu’à Pâques. Elle jeûnera tous les vendredis jusqu’à Pâques également ; et ce n’est qu’après cette longue pénitence qu’elle pourra être admise à la communion. Châtiment sévère en vérité, mais bénin comparé aux sanctions du code pénal laïc de ce temps-là. En 1733 deux individus de Québec ayant été

  1. Histoire de la seigneurie de Lauzon, t. IV, p. 287.