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sées. Voilà le rôle des corpuscules conjonctifs ; passons aux modifications subies par la substance intercellulaire.

Pendant l’activité cellulaire que nous venons d’étudier, et probablement sous son influence, la substance intercellulaire, devenue plus molle par une plus forte absorption de plasma sanguin, est peu à peu transformée en une masse homogène gélatineuse constituant ainsi un milieu mobile qui permet les mouvements cellulaires. Cette matière amorphe disparaît ensuite à mesure que les cellules augmentent, et il arrive un moment où les deux surfaces juxtaposées de la plaie ne sont, pour ainsi dire, plus formées que par des cellules reliées par une très faible quantité du tissu interstitiel gélatineux, qui se solidifie plus tard et prend l’aspect fibreux. Nous sommes arrivé à cette période du processus, qui se traduit à l’extérieur par la réunion des bords de la plaie à l’aide d’un cordon de cicatrice dur, relativement volumineux, mais assez résistant pour faire considérer la lésion comme guérie. Avant de poursuivre l’examen des modifications qui vont continuer de s’opérer dans la lésion, voyons comment la circulation s’établit dans le tissu de nouvelle formation et comment elle se rétablit à travers la solution de continuité. Nous allons étudier cette question pour ce qui concerne seulement les capillaires.

Il n’est plus question, de nos jours, du rétablissement de la circulation par l’inosculation des orifices béants des vaisseaux ; cette hypothèse ne pouvait tenir debout devant une observation montrant facilement que les vaisseaux divisés se rétractent et s’oblitèrent de suite à l’aide d’un caillot sanguin. Ce n’est donc pas par la réunion des bouts des vaisseaux que la circulation se rétablit. Sous l’influence d’une pression plus grande, nous avons vu les capillaires les plus voisins de la solution de continuité se dilater,