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qu’on le lui avoit avancé. Il ajoute qu’il est persuadé que cette farine, tenue renfermée, ou même exposée à l’air, se garderoit beaucoup plus que la farine des graminées, pourvu qu’elle fût à l’abri des animaux destructeurs ; qu’enfin elle peut devenir une ressource de plus dans les années de disette ou de stérilité, pour lesquelles on ne sauroit trop prendre de précaution, afin d’en éviter les suites malheureuses. »

Pour prolonger un tems infini la durée de la pomme-de-terre en substance, dit le même auteur[1], il faut leur faire subir dans l’eau un peu salée (14) quelques bouillons, ce qu’on nomme vulgairement blanchir, les couper ensuite par tranches et les exposer au-dessus d’un four de boulanger ; elles acquièrent alors la sécheresse et la transparence d’une corne. Exposées ensuite dans un pot avec un peu d’eau ou tout autre liquide sur un feu doux, elles fournissent un aliment sain, comparable à la racine » fraîche. En les réduisant en poudre, elles offrent une purée et des potages très-salutaires. Ce moyen donne le très-grand avantage de conserver par-tout et pendant des siècles, sans embarras comme sans frais, le superflu de la provision de chaque » mois, que la germinaison détruiroit au retour des chaleurs ; de jouir de ce légume long-tems, et d’en tirer encore parti sans inconvénient pour le sang quand il a été surpris par la gelée »

  1. Extrait de l’instruction qui a été envoyée à tons les Départements au printems dernier, article 23.