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a-t-il pas à craindre de favoriser à ce moment le passage du principe toxique dans le sang, en activant l’absorption par suite de la déplétion faite dans le torrent circulatoire ? L’emploi de la saignée ne trouverait-il pas mieux son application, alors que le sang est vicié par la présence de la nicotine ? Ce qu’il importe en effet à cette période, c’est d’empêcher la stase sanguine dans le système veineux cérébral et les gros vaisseaux ; la saignée peut alors avoir une influence salutaire, elle aide en même temps à débarrasser l’économie d’une certaine quantité du principe nuisible que l’absorption y a introduit ; elle doit être plus ou moins copieuse suivant le tempérament, la force du sujet, son état pléthorique et on doit la faire marcher de pair avec la médication qui convient à cette période.


Gastrotomie. — Cette opération a bien souvent donné des résultats avantageux entre les mains de M. Lanusse, comme tendent à le prouver ses nombreuses observations. Mais peut-on attendre les bons effets de cette opération à toutes les périodes de l’empoisonnement ? Je ne le pense pas. Quel but en effet se propose-t-on ? C’est d’extraire du rumen les matières toxiques que l’animal a ingérées, afin d’empêcher leur passage dans le torrent circulatoire. Or, quels succès espérer, lorsque le sang est déjà vicié par leur présence ? Le moment le plus opportun pour pratiquer cette opération est donc celui où l’ingestion vient de se produire et où les véritables symptômes de l’empoisonnement n’ont pas encore apparu : cependant avant de recourir à ce moyen ex-