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des principes actifs est moins à redouter, que les substances médicamenteuses déjà employées ont pu mettre une barrière entre les organes de l’absorption et les principes toxiques en les isolant de la muqueuse gastrique, il faut sans retard attaquer les principes actifs eux-mêmes et chercher à neutraliser leur action : l’emploi des antidotes ou contrepoisons trouve très bien son application. Le choix de ces médicaments se déduit naturellement de ce que j’ai dit en parlant de la nicotine. Quels sont donc ces médicaments ? En jetant un coup d’œil sur les nombreuses observations faites à ce sujet, on peut voir que les boissons acidulées, surtout l’eau vinaigrée, ont été le plus souvent employées par les praticiens, dans le but de combattre l’inflammation de la muqueuse gastrique : malheureusement le plus grand nombre l’emploient aussitôt que l’ingestion du tabac s’est produite. N’est-ce pas là la plus grande inconséquence ? C’est ainsi que M. Perry et bien d’autres conseillent l’emploi de l’eau vinaigrée : ce qu’il y a de plus étrange, c’est que des toxicologistes recommandables, tels que Tissot, Rodet, Orfila, partagent cette opinion. Cependant, M. Lanusse, qui à leur exemple et au début de sa carrière avait posé la plus grande confiance dans l’emploi de ce médicament, a pu constater depuis son impuissance dans tous les cas sérieux d’empoisonnement : souvent même il a pu être témoin de l’influence factieuse qu’il exerçait sur l’apparition des symptômes. Un fait très remarquable tend à confirmer cette opinion : Un bœuf venait d’avaler quelques feuilles de tabac : aussitôt les gens de la ferme, témoins de l’ac-