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retire une feuille de tabac. Il n’y avait donc plus de doute à cet égard, les sujets étaient morts empoisonnés par des feuilles de cette plante.


2e Observation. — Un mois plus tard ce même vétérinaire fut consulté par un autre cultivateur auquel le même accident venait d’arriver. À sa première visite, le premier soin de M. A. Walravens fut d’inspecter les aliments. L’avoine soumise à son examen, exhalait une odeur vireuse des plus fortes, odeur rappelant celle du tabac. Sur les renseignements fournis par le propriétaire, il apprit que dans le grenier, où était étendue l’avoine, se trouvait aussi du tabac qui séchait. Cette avoine avait donc pu s’imprégner des principes actifs de cette plante et par suite produire les accidents que j’ai signalés.

En présence de faits aussi concluants, on peut dire que l’empoisonnement par le tabac est exceptionnel chez les solipèdes. Mais est-ce bien ce qui se passe chez les animaux de l’espèce bovine ? L’observation démontre le contraire. Le bœuf en effet appète, recherche cette plante et, chaque fois qu’elle se trouve à sa portée, il s’en empare, dédaignant même des aliments sains et utiles qu’il aurait pu prendre. Ce n’est pas une idée chimérique, fondée à plaisir, que je me plais à reproduire, mais une idée appuyée sur des observations très remarquables qui ont été faites à ce sujet. Je n’en citerai que deux, qui m’ont paru le plus faire ressortir l’inclination de l’espèce bovine pour le tabac.

La première observation a été fournie par M. Perry. L’animal qu’il fut appelé à traiter présentait tous les