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cipes actifs que renferme la fumée du tabac agissent principalement en produisant des effets locaux.

Mais des faits plus remarquables tendent à démontrer l’action que le tabac exerce sur les autres fonctions et surtout sur le système nerveux : dans ce second cas on peut considérer cette action comme générale, quoiqu’elle se localise presque toujours, les principes toxiques n’agissant qu’après être passés dans le torrent circulatoire. Parmi les nombreuses observations qui ont été faites à ce sujet, je trouve rapportés par M. Viardin fils, deux cas d’amaurose, qu’on ne peut attribuer qu’à l’influence du tabac à fumer par suite d’un abus dans son emploi. Les sujets faisant l’objet de cette observation fumaient avec excès ; mais bientôt ils éprouvèrent un tel affaiblissement de la vue, que tout travail leur était devenu impossible. Consulté sur la cause de cette affection et connaissant l’usage abusif qu’ils faisaient du tabac, M. Viardin leur recommanda énergiquement de réduire peu à peu sa consommation pour arriver à la cesser complètement. Ces prescriptions furent remplies scrupuleusement ; aussi une amélioration sensible se fit bientôt sentir et au bout de deux mois de traitement la guérison était complète ; dans cette circonstance on peut voir que l’action générale s’est localisée au nerf optique ou à la partie de l’encéphale d’où ce nerf émerge.

Le cœur lui-même ne reste pas toujours à l’abri de cette influence fâcheuse. Organe central, par où passe tout le sang de l’organisme, comment pourrait-il s’y soustraire, lorsque le liquide qu’il doit recevoir est