Page:Grellier - De l’empoisonnement par le tabac chez les bêtes bovines.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 13 —

soit créés, on a pu constater l’influence fâcheuse qu’il a exercée sur les personnes qui ont abusé de son emploi. Ce n’est plus cette influence passagère que nous avons vu se produire chez nos animaux domestiques, mais elle agit, au contraire, d’une manière constante, car la cause est continue. Cependant, malgré sa permanence, elle est lente à se produire, et le motif est facile à expliquer : les parcelles de principes actifs sont absorbées en faible quantité à la fois ; mais, par suite de l’usage constant de cette plante, elles finissent par s’accumuler peu à peu dans l’organisme, et arrive un moment où celui-ci se trouve saturé par ces principes : dès lors apparaissent les effets sous des formes diverses. Certains auteurs ont prétendu que les inconvénients produits par le tabac ne provenaient pas de l’absorption de la fumée, mais plutôt du crachement continuel qu’il provoque. Il est plus rationnel, ce me semble, d’admettre qu’une fois passée dans l’organisme par le phénomène de l’absorption, cette fumée de tabac puisse y déterminer les fâcheux effets qu’on observe, puisque, d’après les analyses de Melsens, elle contient de la nicotine, dont la proportion a été évaluée, par Malapert, à 9 ou 10 %. D’ailleurs, le mode de préparation de cette substance y indique suffisamment sa présence.

Comment agissent les principes actifs du tabac ? On s’accorde généralement à dire qu’ils exercent d’abord une action locale, capable de produire une inflammation plus ou moins intense. Cette action locale, considérée d’une manière exclusive, ne serait pas très re-