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essentielle. En présence des papiers de tournesol et de curcuma, elle agit à la manière des alcalis. Elle est très soluble dans l’eau, l’alcool, l’éther et les huiles grasses : sa grande solubilité à la fois dans l’eau et l’éther sert à la distinguer des autres alcalis végétaux, qui, solubles dans un de ces liquides, ne se dissolvent pas dans l’autre. Elle se combine directement avec les acides et forme des sels déliquescents et difficilement cristallisables. Si on la traite par l’acide sulfurique concentré et pur, elle se colore en rouge vineux et par l’acide chlorhydrique froid, elle répand des vapeurs blanches comme le ferait l’ammoniaque. La dissolution aqueuse de nicotine est incolore, transparente et fortement alcaline : elle agit sur plusieurs réactifs, comme l’ammoniaque ; ainsi, elle précipite en blanc le bichlorure de mercure, l’acétate de plomb ; avec le chlorure de platine, il y a formation d’un précité jaune-serin, soluble dans l’eau. Traitée par l’acétate de bioxyde de cuivre, elle donne un précité bleu, qui est gélatineux, soluble dans un excès, en formant un acétate double. Le chlorure de cobalt la précipite en bleu, l’eau iodée en jaune, enfin l’acide tannique en blanc.

La nicotine est en proportions variable, suivant les diverses espèces de tabac, depuis 2 % pour le tabac de la Havane, qui est le plus estimé, jusqu’à près de 8 % pour le tabac du Lot : le tabac du Lot-et-Garonne en renferme 7,36 % celui de Virginie 6,87 %.