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rrnler ilo la vuMlk'ss(\ vu alUMulaiil l'aiilrt*. //(l). Viiila h'u^n \c portrait, a po'ww (•harg:é, do celui qui voulut être le dandy Barbey d'Aurevilly et qui conserva jusqu'à la mort la i»aivi« vanité du « vieux beau ^>, au point de dire d'une femme qui l'examinait en entrant dans un salon : «c La malheureuse! encore une (pii vi(Mil pour moi:: •>

C'est ainsi qu'aux ditrérentes époipies de son existence d'Aurevilly s'est peint lui-même dans son (euvre, avec tous les traits caractéristiques do l'aristocratie, de la vraie, authentique et native aristocratie. En faisant défiler sous nos yeux une longue théorie de p-ens do race, il marque d'un trait léprerles dernières convulsiojis d'une société qui s'en va. 11 n'ose insister et appuyer trop fortement sur cette décadence irrémédiable, car son âme en sourtVe Et tout son cœur, ol)stinemenl tidele au passé, palpite des émotions suprêmes d'une vie expirante et se donne l'amère jouissance de réveiller pour une heure des moribonds ou de ressusciter des défunts. Pur là, son œuvre, qui eût pu servir de tombeau à la noblesse éteinte, devient un véritable pavois de triomphe. En exaltant l'aristocratie, Barbey d'Aurevilly exalte sa propre personne.

11 a raison, d'ailleurs. De laristocratie. il a toutes les qualités et tous les défauts : et ici, comme partout, les défauts ne sont guère que l'exag-ération ou la ran<on des qualités. Des nobles qu'il fréquente et qu'il regarde comme ses pairs, d'Aurevilly possède au plus haut degré le courage chevaleresque, les croyances ou préjugés traditionnels, le langage châtié, les attitudes élégantes et fières, la belle tenue d'apparat, et cette distintlion

(1) Les Dia/joliffues éJ. Ucnlii . Le rjlus bel amour de l'un Juan p. 85 et 8fi.