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un maaistrat tout à fait impaiiial. Kl je suis sur que M. liiuiu'linv, on d(^pit d»^ sos vôhôinouls iuslincls do justice, no conseiiliiail jamais à co suicide iiilcllccliu'l. (j)tn>i(iu'il (Ml soit. iH'aucoup il«» r(>iiiaiili(|ii('s md fail un très Mjei'iloiro ollorl vors la criliipu' jnolx', lo.valc cl désintéressée. Barbey d'Aui\'villy t>sl du iioiulirt» do ces eourag'oux ropivsontanls île la saine crilique. Ce n'est pas su faute si son teinpérainenl passionné a trop souvent vaincu ses réelles et évidentes dispositions à l'impar- tialité absolue.

Tout d'al)ord. on ne iloil pas lui l'aire un crime d'avoir exalté l'idéal n)mantique aux dépens d(^s aulrt^s systèmes. Il est assez naturel qu'on se reconnaisse et s'admire dans le miroir do son choix; l'image qu'il reflète flatte trop vivement notre vanité, notre amour-propre, notre coquet- terie mémo, pour que nous ne jetions pas avec charité un voile discret sur les imperfections et les côtés défec- tueux de notre portrait personnel. Nous nous voyons toujours « en beau ^>, nous et nos (cuvres ; et ce senlinuMil est tellement iiuiuain (pu* le meilleur jus'e ne saurait s'en défendre.

C'est pourquoi, dans le monument qui- d'Aunnilly a élevé à la g-loire de son temps et qu'il a majestueu.sement appelé : Les Œuvres et les Hommes au XIX" sii'c/e, il fiiut aperccvoii- en premier lieu la libre et franche parole d'un romantique 1res convaincu. Deux de ses ouvratres portent en sous-titre : Sensalions <!' Ilisloirr et Soi- salions d'Art. C(^ mot de Scnsdlions convient assez bien à l'enseinblo de ses «-ritiques. Sans en diminuer d'aucune façon l'importance c^t la valeur considérables, on pourrait les désigner ainsi : Sensations d'un i-omantit/ue il proixts desn'urreset des hoimnes de son sii-e/e. Kt les sensalions d'inie i>cisonnalite aussi vigoureuse que celle de l'auteur