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n'avoir jamais consenti à incliner devant personne rhunieur allière de son esprit. Voici, au moins, un litté- rateur qui ne s'est pas laisse entraîner sur la pente fatale do la dangereuse indulgence, des compromissions et des défaillances. Il a lutté contre le courant du siècle qui jette si facilement désemparés et à la dérive sur les mers orageuses du hasard les écrivains qui n'ont pas su se construire un petit « bâtiment » bien à eux où libérer leur maîtrise de tout esclavage. Il a dénoncé le mal contem- porain : l'imitation facile, le fétichisme et la peur du « qu'en dira-t-on ^>. Il a fustigé les « Mameloucks », les dociles ou complaisants admirateurs de réputations usurpées, toute la longue théorie des adorateurs de renommées suspectes. Et cette attitude farouche de solitaire ne l'a pas empêché de créer une des plus belles et des plus pures œuvres du siècle qui vient d'expirer.