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ne se soit pas toujours inclinée devant les mérites supé- rieurs d'Une Vieille Maîtresse et des Prophètes du Passé! On ne pouvait nier la valeur de ces œuvres ; on les a volontairement méconnues. Au lieu de les discuter (ce qui eût ravi l'auteur) on les a rejetées dans l'ombre el (Milourées d'un silence épais. La critique s'est vengée des dédains de rai'islocrate, en feignant d'ignorer jus- qu'à l'existence do plus do trente volumes où il avait affirmé sa puissance intellectuelle.

La liste n'est donc pas longue des études et commen- taires dont les ouvrages de Barbey d'Aurevilly ont été l'objet. De son vivant, il n'y a peut-être qu'une dizaine d'essais, qui soient dig-nes de mention. Ce n'est qu'après sa mort qu'on a commencé de rendre justice au roman- cier de VB)isorceiée, au poète de Poussières, au^pourl'en- deur des Bas-Bleus.

Un des premiers articles importants qui lui aient été consacrés parut dans la Revue des Deux-Mondes le 1" juin 1841. Si je le reproduis ici intégralement, c'est qu'il laisse entrevoir les bonnes dispositions qu'à cette époque les contemporains témoignaient au jeune écri- vain. « L'Amour Imjiossible, chronique parisienne, par M. Jules Barbey d'Aurevilly, — dit la notice de la Revue, — est un petit roman très spirituel, très raffiné, très moderne, dans le genre de M. de Balzac, quand il observe, ou plutôt de M. Charles de Bernard. L'auteur, en beaucoup de pages brillantes, et eu plusieurs situa- tions très bien saisies, est déjà passé maître. 11 s'agit d'une femme à la mode, d'une lionne qwi vole sou amant à une autre femme de ses amies, et qui, pourtant, n'en profite guère ; car elle et lui sont blasés, et ils ont beau faire, ils ne peuvent s'aimer. Le style, le langage, le costume et les mœurs de cette nouvelle sont du dernier