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sorci'/i'c II mis de la ln'aiilc dans sa carricit^ dhommo do lettres. II en a déroule harmoiueusjMiMMil les phases successives, selon les lois d'une esthétique très rijçide.Il a fait de son existence une (euvro d'art, coinijosee avec le plus grand soin et ontrotcMino avec un culli^ pieux. Il a vécu le roman de sa vie dans une lièro et ombrageuse dignité, — et c'est le plus niagnifiquo roman qu'il ail écrit. Roman d'essence aristocratique, sans concessions à l'esprit moderne, sans ménagement des préférences contemporaines. Voilà lu vie d'un \ rai <■<■ connétable » de la Littérature au XIX' siècle. Voilà son onivre aussi. L'aristocratie en est peul-èlre rélémenl le plus inimitable. Mais d'Aurevilly est « tout d'une pièce ». Avec lui, pas de faux-fuyants, pas de demi-mesures. S'il se réfugie dans le passé, pour y satisfaire mieux à loisir ses goûts aristocratiques, il ne renie rien do ce passé, il en accepte tous les leg:s. Et c'est ainsi qu'il devient catholique intran- sigeant et qu'il marque son œuvre au coin de la plus pure doctrine du catholicisme romain. 11 s'institue le dernier des « Pères de l'Eglise » le suprême représentant des « Prophètes du Passé », le fanatique théologien de l'absolutisme religieux. De cette manière, il se sépare radicalement du '< libre examen» de son époque, il rompt définitivement avec les tendances « libérales » du siècle et renonce, de gaieté de ca'ur.aux ivresses de la i)ensée laïcisée, sécularisée, délivrée de toute contrainte, que rien ne limite ni n'entrave dans son essor vers l'infini.

Enfin, il consomme sa rupture avec le XIX siècle, en s'attachant désespérément au culte délaissé du terroir, en aimant la petite patrie, son pays natal, d'un amour profond et réfléchi. Et il fait de son o-uvre un hymne à la Basse- Normandie. Le XIX'" siècle est centralisatcm- et cosmopolitr. lîarbey d'Aurevilly est un génie « autoch-