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alors so donno-t-il rillusion d'a.uir: mais do Taclid!! il no t'oniuiil pas la foriiio vraie, il no i*(Hiiiail (\ c lo iiiirapo. 11 reste donc un isolé. Enlin. sous la menace de la vieil- lesse qui approche, il so relire do plus en plus en lui- même, il vit dans ses souvenirs et reg:arde avec étonne- menl le délilé des pénérations nouvelles qu'il ne com- prend pas. Kl il meurt plus « esseulé » que jamais. On le voit : u!u^ merveilleuse et superbe unité préside a l'évo- lution de cette existence dont les troubles ne lurent (pie passatrers. Il en est de même à l'égard de rd'uvre ; c'est Te.N pression altiére et empanachée d'une nature cheva- leresque. Elle est sortie toute vive de l'àme mémo de Barbey d'Aurevilly. Une individualité, poussée à l'excès : voilà quelle en est la marque essentielle.

Dans celte vie comme dans celle OMivre, il faut iKuirlanl bien faire la part du « romantisme ». Bai"b(>y d'.Aurcvilly. — je n'ai eu que de trop fréquentes occasions de le mon- trer, — a voulu réaliser dans la pratique journalière do l'existence l'idéal romanti(iue. 11 en a sourtert ; et ses soutt'raiices, en partie fictives, ont eu un retentissement profond sur son œuvre. Tout ce qui est désordre, « moi- bidesse », douleurs imprécises, agitations confuses, durant près d'un siècle qu'il a traversé avec éclat, c'est à l'influence du romantisme qu'il l;iul riiiij)nler. De même, tout ce qu'il y a de couleurs Iroj) voyantes, de panaches trop bariolés, de frondaisons trop toutlues, dans les ouvrages qu'il a lég-ués à la postérité : c'est pur roinuntisnie. Là encore se révèle l'harmonie intime de sa vie et de son œuvre, et leur unité foncière s'en trouve confirmée.

Mais toute l'àme de Barl)ey «l'Aurevilly n'a pas été dévorée par la fièvre du romantisme La meilleure pai't doses énergies et aspirations inlellectuellesaetépresfpie