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dispiiUiioiit : rime, qui le retenait au passé et le voulait emprisonner dans son romantisme « libertin » des anciens jours, alimenté par une sensibilité et une imagi- nation exclusivement païennes ; l'autre, qui l'appelait vers des destinées plus hautes et le menait progressi- vement vers le catholicisme intégral. Ces deux tendances rivales, tour à tour suivies et délaissées, donnent au roman à' Une Vieille Maîtresse une allure un peu indé- cise et heurtée. Il faut une religion très large pour absoudre la doctrine qu'il renferme. Seulement, c'est déjà beaucoup que des questions aussi élevées se posent à propos d'une pareille œuvre ; et l'on devine dès lors l'abîme immense qui sépare les créations précédentes du romancier et celle-ci.

A partir de ce moment, d'ailleurs, — et pendant longtemps, — l'œuvre de Barbey d'Aurevilly est net- tement catholique. Les Prophètes du Passé, — qui portent la grandiose épigraphe empruntée à Tertullien : Id verum quod prius, illud vero adulterum quod pos- terius, — sont une apologie passionnée de l'absolutisme religieux. Le Chevalier Des Touches est le poème épique des Chouans qui luttent désespérément pour Dieu et pour le Roy. V Ensorcelée est un hymne à la grandeur incomparable du sacerdoce catholique. «... L'auteur a voulu montrer quelle perturbation épouvantable les pas- sions ont jetée dans une âme naturellement élevée et pure, et, par l'éducation, inefifaçablement chrétienne, puisque, pour expliquer cette catastrophe morale, les populations chrétiennes qui en avalent eu le spectacle ont été obligées de remonter jusqu'à des idées surnatu- relles. Quant à la manière dont l'auteur do V Ensorcelée a décrit les effets de la passion et en a quelquefois parlé le langage, il a usé de cette grande largeur catholique