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EN RACONTANT

je subissais déjà moi-même l’heureuse influence du climat, je sentais renaître en moi toute l’ardeur du chasseur passionné, et j’avais grandement hâte de me livrer à mon exercice favori.

Le thermomètre donnait, le 9 de janvier, 79 degrés à l’ombre, et je puis vous assurer que je ressentais tout le poids de la chaleur, habillé comme je l’étais. J’eus le plaisir de trouver mon vieil ami, Bornéo H. Stevens, de Montréal, arrivé ici un ou deux jours avant moi. Il portait un habillement d’été fait de flanelle blanche, et, comme c’est un homme d’à peu près de mon poids, je me décidai, après comparaison faite de lui et de moi, d’aller dans les magasins faire emplette de sous-habits plus légers. J’avais heureusement avec moi mon habillement d’été le plus léger, un habillement de serge, et c’est ainsi que je me vêtis tout le temps que je fus en Floride, sans ressentir le besoin d’habits plus chauds. Il n’est pas prudent, cependant, d’avoir une garde-robe dégarnie de tout vêtement d’automne ou du printemps, vu que le pays reçoit, de temps à autres, la visite du vent de nord, qui fait tomber le thermomètre dans les environs de 30 degrés, surtout dans le voisinage de Jacksonville, de Saint-Augustin et même à une grande distance en amont de la rivière Saint-Jean. Lorsque se fait ce changement de température, les jeunes plants et les fruits souffrent un peu du froid ; mais cette