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LES PÊCHEURS DU LABRADOR

Quelquefois, quand la saison de pêche et de chasse est mauvaise, ils souffrent beaucoup. Il y a alors des villages entiers où les hommes et les chiens se meurent de faim. Les chiens, que les hommes mangeraient avec délices, ont alors le flair de s’éloigner des hommes jusqu’à ce que la faim les pousse à retourner, et alors les hommes sont trop faibles pour les tuer. Heureusement cela arrive bien rarement.

On rencontre toutes les nationalités dans ces lointains parages. Il y a des Grecs, des Portugais, des Français, des Anglais, des Suédois, et des Kanackars — ces derniers étant des habitants des îles du nord de l’océan Pacifique.

Avant de terminer, je désire résumer mes remarques touchant l’avenir des pêcheurs depuis Blanc-Sablon jusqu’à Mécatina.

La population établie sur cette partie de la côte est d’environ 500 personnes, dont 200 hommes. Elle se compose d’habitants venus de l’Île de Jersey, de Terreneuve, du Canada, de l’ancienne Acadie et de quelques Esquimaux.

Tous ces pêcheurs vivent sur les îles nombreuses qui bordent la côte, chaque îlot contenant une ou deux familles.

On est tout étonné de voir, en parcourant ce lit-