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L’ÎLE D’ANTICOSTI

ceux dont jouissent des centaines de pauvres gens dans les grandes villes de Québec et de Montréal.

Il me faisait plaisir de penser que la sollicitude paternelle du ministère auquel je suis attaché, m’avait permis de mettre à exécution un projet qui donnait de si heureux résultats.

Le climat de l’île d’Anticosti n’est pas plus rigoureux que celui d’aucune des provinces maritimes.

Le sol est bon, et peut produire à peu d’exceptions près, les mêmes légumes et probablement les mêmes fruits que l’on récolte dans les provinces inférieures. Il est vrai qu’elle ne possède pas de havres ou endroits de mouillage naturels pour les gros vaisseaux ; cependant quelques-unes de ses baies pourraient certainement servir de ports de refuge en y construisant des jetées, et l’on trouverait à portée tout le bois et la pierre nécessaires pour faire ces travaux.

En 1680, l’île d’Anticosti fut donnée par le gouvernement français à Joliette, en récompense de ses services.

Cet infatigable pionnier avait fait quarante-neuf voyages dans le fleuve et le golfe Saint-Laurent avant d’en dresser la carte ; le Mississipi lui doit sa découverte ainsi que le pays des Illinois, et le roi de France, voulant lui témoigner sa reconnaissance, l’avait créé seigneur de l’île d’Anticosti.