Page:Gregory - En racontant, 1886.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191
L’ÎLE D’ANTICOSTI

quittez ce lieu en mêlant vos regrets aux murmures plaintifs que fait entendre la vague en courant sur la falaise.


RESSOURCES DE L’ÎLE

À part la chasse et la pêche, les ressources de l’île d’Anticosti sont fort restreintes. La culture y est presque nulle, le sol d’abord s’y prêtant difficilement, et sa position isolée la privant de communications faciles.

Un jour, il y a quelques années, ayant fait part au gouvernement d’un projet qui me semblait réalisable, pour venir en aide aux habitants naufragés, celui-ci mit généreusement à ma disposition les fonds nécessaires pour le mettre à exécution, et je suis heureux d’ajouter que mes efforts ont été couronnés des résultats les plus satisfaisants.

En 1874, nombre de pêcheurs de Terreneuve, leurrés par les promesses pompeuses d’une compagnie, sous la conduite d’un aventureux étranger, vinrent s’établir avec leurs familles sur cette terre promise. Il s’agissait ni plus ni moins que de fonder une vaste colonie, et de changer la face de l’île. On devait construire des chemins de fer, y créer des magasins et y faire la culture et la pêche sur une grande échelle. Ceux qui vinrent ainsi s’y établir reçurent des avances tant pour se loger que se pourvoir de provisions, ces avances devant être remboursées en produits de pêche.