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EN RACONTANT

les glaces à cette même baie Ellis, et ne put s’en dégager.

Quant au capitaine McLimont et aux équipages du Bristolian et du Pamlico, surpris par un changement subit de température qui avait tourné sérieusement au froid, ils furent embarqués à la hâte à bord du vaisseau qui fit voile vers Gaspé, où ils arrivèrent heureusement le jour suivant, les voiles complètement raides et formant autant de nappes de glaces. Là, ils s’habillèrent chaudement, se munirent de mocassins et de plusieurs paires de bas, pour se protéger les pieds devenus sensibles par la gelée, et se rendirent, après un trajet par terre de six jours, à Campbellton, d’où ils regagnèrent leurs foyers, les uns par chemin de fer, les autres par steamer venant d’Halifax.

L’infortuné capitaine McLimont fut laissé à Gaspé dans un état critique. Ses membres avait tellement souffert du froid qu’il lui fallut subir l’amputation d’une partie des pieds et des mains.

Un autre homme de l’équipage fut aussi laissé à Gaspé, sous les soins du médecin, mais j’ai su depuis qu’il était en voie de guérison ainsi que le capitaine.

Comme plusieurs des hommes de l’équipage du Bristolian ne furent pas en état de quitter l’île en même temps que leurs compagnons, le gouvernement chargea le docteur Shea de les visiter, de les