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L’ÎLE D’ANTICOSTI

quelques pieds au-dessus du niveau de la mer, sur une étendue d’environ quatre-vingt milles, forme la surface de la partie sud de l’île, que recouvre presqu’en entier une forêt de sapins rabougris.

Ces arbres ont environ douze pieds de hauteur, et leurs branches se tressent et s’entremêlent à tel point, que l’on dit qu’un homme peut marcher sur leurs sommets. On rencontre partout des marais et des lagunes, où séjournent des quantités innombrables d’oiseaux aquatiques, tels que les outardes, les canards, les plongeons, etc.

Telles sont la nature et les propriétés de cette partie de l’île. En avançant vers le nord, le sol s’élève graduellement à une hauteur de 400 pieds, ne dépassant jamais 700 pieds au-dessus de la ligne de la haute marée.

Cette partie de l’île fournit d’excellentes forêts de pins, d’épinettes, de frênes, de bouleaux blancs, mais aucun de ces arbres cependant n’atteint une grosseur assez considérable pour être d’une utilité générale ; on ne peut en faire tout au plus que des mâts de goëlettes de 50 tonneaux.

Les seuls animaux que l’on rencontre dans ces parages sont l’ours noir, la loutre, la martre, le renard roux, argenté et noir ; inutile d’y chercher des lièvres et des perdrix si communs pourtant partout ailleurs.