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FLEUVE SAINT-LAURENT

Je me suis fait un devoir, en ces derniers temps, d’étudier cette question tout particulièrement, m’aidant de l’expérience d’anciens navigateurs, et tenant compte des observations météorologiques fournies à notre département ; si on ajoute à ceci les excellentes données de M. Sewell, (maintenant décédé ) dont plusieurs ont adopté les idées, j’avouerai que je suis considérablement revenu de ma première impression, et que je me suis rangé de l’avis de ceux qui croient à la possibilité de la navigation d’hiver, depuis le bas du fleuve jusqu’à Québec.

D’après les observations que j’ai été à même de faire, je trouve que le premier havre de refuge, en hiver, serait Tadousac, à environ quarante milles plus haut que le Bic, comme point de départ ; viendrait ensuite la Malbaie, quelque quarante milles plus haut. Ces deux endroits sont sûrs, en tous temps pendant l’hiver, et des navires y sont mis en hivernage.

Dès qu’un navire, remontant le fleuve, atteindrait la Malbaie, et je crois que ceci est parfaitement praticable à toute saison de l’année, il aurait le choix de deux chenaux pour franchir la distance de 90 milles qui le sépare de Québec.

Par le moyen de communications télégraphiques des rives nord et sud et du Code de Signaux, il saurait lequel de ces chenaux est le plus libre de glaces, et prendrait celui qui offre le plus de sûreté.