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EN RACONTANT

celui de droite, représentant le grand mât d’un navire, et celui de gauche, le mât de pavillon d’un de nos phares, qui est, en même temps, une station télégraphique ; le télégraphiste, le gardien ou quelque membre de la famille, est à son poste.

Supposons maintenant qu’un navire ait quitté un port quelconque de la Grande Bretagne, en route pour Québec, avec un chargement de 500 tonneaux de charbon, dont la vente lui est assurée en arrivant ici. Le propriétaire a vu son navire quitter Liverpool, et, de suite, il écrit à son agent à Québec que son navire, disons le Peerless, de Liverpool, 887 tonneaux, No officiel 61,964, dont le signalement distinctif est J. V. T. G., a quitté ce port tel jour, par un vent favorable et en bonne condition. Le premier courrier lui apporte cette lettre, lui donnant en même temps les détails de son chargement, avec instruction de vendre, et de s’assurer sans délai d’un chargement de retour.

Les moments sont précieux durant la navigation, et le propriétaire aimerait bien que son navire fit encore un ou deux voyages de Liverpool à Québec, avant que les derniers jours périlleux de novembre ne l’en empêchent. Des semaines se passent sans que le Peerless donne signe de vie. L’agent commence à être inquiet. Où peut-il être, se demande-t-il ? Le vent lui a-t-il été favorable ? Le Peerless a dû éprouver des retards, un accident peut-être ?